Friday 15 August 2008     

Police de la pensée : des « antiracistes » veulent effacer le nom de Louis Agassiz en Suisse, sur la Lune et sur Mars

15/08/2008 – 08h00 NEUCHATEL (NOVOpress) – Jean Louis Rodolphe Agassiz (28 mai 1807 – 14 décembre 1873), ce zoologiste, ichtyologiste et géologue américano-suisse aurait pu continuer à dormir paisiblement d’un sommeil éternel. Oui mais voilà, Sasha Huber, une artiste helvético-haïtienne, a décidé de rebaptiser symboliquement le sommet des Alpes bernoises qui porte le nom du grand homme, l’Agassizhorn. Et un groupe de vigilants antiracistes a décidé de traquer son nom urbi et orbi. Y compris sur la Lune et sur Mars !

Qu’a donc fait le malheureux défunt pour se voir ainsi pourchassé 135 ans après avoir poussé son dernier soupir ? Célèbre pour ses études sur les glaciers, Louis Agassiz est également connu pour ses théories sur le classement du genre humain. Et on lui reproche notamment aujourd’hui de s’être servi de la photographie d’un esclave de Caroline du Sud pour, dit-on, prouver l’infériorité de la race noire.

Une première controverse était née en mai 2007, à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. le géologue suisse avait vu sa position vaciller en haut des Alpes tandis qu’un comité se créait sous le slogan « Démonter Louis Agassiz ! ». Les membres de ce groupe, réunis autour de l’historien saint-gallois Hans Fässler, s’étaient lancés dans une croisade contre l’Agassizhorn. Le projet avait néanmoins échoué devant le Conseil fédéral et le sommet avait gardé son nom.

Pas découragés par ce premier échec, le comité et l’artiste entendaient aller déposer le 23 août prochain au sommet de l’Agassizhorn une plaque au nom de l’esclave noire et l’ajouter à celui du savant. Malheureusement pour eux, ils viennent de se voir refuser leur transfert en hélicoptère « pour des raisons logistiques ». En attendant, ils peuvent se concentrer sur les autres sites, espèces ou objets liés au Neuchâtelois : des rues, un avion, un poisson et même des cratères sur la Lune et sur Mars, honorent sa mémoire. Le sujet amuse Marc-Antoine Kaeser, biographe d’Agassiz : « Si on veut donner des noms de rues qui ne créeront jamais de polémique, on aura des rues des Lilas et des avenues des Tilleuls partout ! » A condition de parvenir à prouver que lesdits végétaux ne sont pas racistes…