Der Ueberseehandelskapitalismus des 18. Jahrhunderts

Dans le long intervalle entre la période de Law et celle de Necker et Calonne, le principal débouché des capitaux en quête de placements est encore - ou de nouveau - le grand commerce maritime, le secteur le plus prospère et le plus «libéral» de l'économie, avec toutes ses activités annexes : prêts à la grosse aventure ou au «change maritime»; participations aux armements et aux expéditions de long cours, véritables entreprises internationales qui réunissent souvent des douzaines de «capitalistes» de différents pays ; spéculations et «accaparements» en compte en participation sur des denrées et produits exotiques, sucres, cafés, cotons, indigo, qu'on se renvoie d'un port à l'autre à la recherche des meilleures conditions de vente; assurances maritimes sous toutes leurs formes, du partage des risques de mer entre associés ad hoc jusqu'aux chambres et sociétés d'assurances spécialisées; l'importation et l'exportation des grains, le trafic des piastres, les bois de construction, et de proche en proche certaines entreprises étroitement liées à l'exportation ou à l'importation, plantations coloniales, raffineries, distilleries, huileries, et bientôt les cotonnades et indiennes entrent dans cette vaste zone d'activité du «capitalisme commercial». La place prise pendant la période qui s'ouvre par les entreprises maritimes souvent aventureuses, dans les affaires des banquiers, et surtout de banquiers genevois dont la vocation maritime ne parait pas évidente, peut surprendre; nous pourrions nous croire revenus à une époque antérieure oû la banque ne s'était pas encore détachée, par le commerce des changes, du commeree de marchandises.

[Herbert Lüthy, La Banque Protestante en France - De la Révocation de l'Edit de Nantes à la Révolution, Paris 1959, Bd. 2, S. 305]