Von Angola nach Saint-Domingue

Das Bankhaus Tourton & Baur mit einer fast ungebrochenen Tradition vom 17. bis ins
19. Jahrhundert, geht auf eine Allianz der Familien Tourton (aus dem Lyonnais) und Guiguer
(eigentlich Gyger, einer vornehme Familie aus der st. gallischen Herrschaft Bürglen, heute
TG). Diese Doppelallianz Tourton-Guiguer war wiederum verwandschaftlich mit den
Sollicoffre (Zollikofer) verwandt (Françoise Tourton, mit ihrer Tochter nach Genf geflohen,
heiratete 1686 Alexandre Zollikofer aus St. Gallen). (siehe Lüthy, Bd. 1, S.78ff.)

Das Bankhaus Tourton & Baur gründete 1748 mit Pâris de Monmartel zusammen eine
Handelsgesellschaft:

"C'est également avec Pâris de Montmartel que Tourton & Baur prirent part à l'établissement
de la « Société pour le commerce de la traite des nègres à la côte d'Angola et de là aux îles
de Saint-Domingue », l'une des entreprises les plus significatives de cette brève période
d'épanouissement du « capitalisme commercial » au milieu du siècle, montée dès la fin
de la guerre de succession d'Autriche - c'est-à-dire du blocus anglais - par l'armateur-négrier
irlandais « jacobite » Antoine Vincent Wailsh, à Nantes. La société, formée en dehors de toute
participation des armateurs et négriers nantais établis, fut contractée à Paris pour cinq ans,
par acte sous seing privé du 7 septembre 1748, d'abord au capital de 1.600.000 l.t. divisé en
32 sols ou parts d'intérêt de 50.000 1., les souscriptions minima étant de 6 deniers ou
25.000 l; ce fonds capital «sera employé à l'achat de trois navires pour servir d'entrepôt à la
côte d'Angola, de cinq navires négriers destinés à aller à ladite côte prendre à bord des
navires d'entrepôt leur chargement de nègres, en échange des cargaisons qu'ils porteront en
sortant des ports de France, conduire ces nègres aux îles d'Amérique pour en faire la vente,
revenir d'Amérique en France et successivement faire le même commerce pendant la durée
de la société... (art.2)
(...)

Dès le mois suivant, le 17 octobre 1748, les associés, vu « l'utilité d'étendre notre commerce
à la côte de la Martinique, en y introduisant annuellement un certain nombre de nègres, (sont)
convenus et demeurés d'accord que, pour pouvoir embrasser cette partie avee celle de Saint-
Domingue, la société de 32 sols faisant 1.600.000 livres par nous souscrite serait portée à 40
sols faisant 2 millions, et que cette sornme de 400.000 livres d'augmentation serait einployée
à l'achat ou à la construction de trois navires, dont deux négriers avec leurs cargaisons iront
directement de la côte d'Afrique faire la vente de leurs nègres à la Martinique et de la en
France, et le troisième navire sera un voiturier qui ira directement de France à la Martinique
pour faire les retours en Europe de ce que les négriers n'auront pu rapporter ».

[Herbert Lüthy, La Banque Protestante en France de la Révocation de l'Edit de Nantes à la
Révolution, II. De la Banque aux Finances, Paris 1961, S. 169]